Découvrez les origines de la ville de Fruges !

L'étymologie du nom de Fruges reste encore incertaine : de "terre de fruits" du latin Frujas à "défilé du matin" de l'allemand Früke-enge pour finir sur "terres incultes" du bas latin Francia. Le nom de cette vaste commune signifierait finalement "lieu planté d'arbrisseaux" du latin Frutea et daterait de l'époque Gallo-Romaine. Située à la croisée de quatre routes dès le Moyen-Age, cette ancienne vicomté fut détruite à plusieurs reprises au cours de son histoire : en 1355, en 1415, en 1554, en 1781 où un grand incendie sur la place endommagea à l'époque les maisons de bois...

L'Apogée d'un bourg rural (1789-1914)

Connue dès le haut moyen âge, au croisement de plusieurs voies importantes, Fruges s'est principalement développée durant la période pré-industrielle, au début du XIXème siècle. La réorganisation administrative de 1790 fait de Fruges un chef lieu de Canton du District de Montreuil et du Département du Pas de Calais. Le pouvoir est dévolu aux notables. La population frugeoise, en pleine expansion, semble avoir été favorable à la Révolution.

La prospérité économique sous le premier empire est indéniable : sept entreprises, « importantes » à l'échelle frugeoise, sont fondées. Après une période de croissance jusqu'en 1825, la population se maintient aux alentours de 3 000 habitants jusqu'en 1914. Le réseau routier s'améliore sensiblement et se hiérarchise : la fonction carrefour du bourg se renforce. Sous la troisième république, Fruges devient un carrefour ferroviaire, à l'intersection des voies ferrées d'intérêt local Anvin - Calais.

Jusqu'en 1846, l'expansion frugeoise se poursuit sur la lancée de la croissance du XVIIIème siècle : textile rural, industrie du cuir, développement des industries de la terre (piperie, tuileries...), agroalimentaire. La crise du milieu du XIXème siècle et l'industrialisation provoquent l'effondrement du textile rural : l'industrie se recentre essentiellement sur le cuir.

Nœud de communication au cœur d'une région rurale, Fruges est le lieu de l'une des foires essentielles du département. Les marchés sont de moindre importance.

La fin du XIXème siècle amorce un déclin relatif de la plupart des activités industrielles, mais les fonctions commerciales et administratives tendent à se développer. La société frugeoise, largement populaire, ouvrière et pauvre dans la première moitié du XIXème siècle, s'équilibre par la suite autour de deux pôles : le monde des petits patrons du commerce, de l'industrie et de l'agriculture, et celui des ouvriers.

Seconde Guerre Mondiale

Puis pendant la Seconde Guerre Mondiale où plusieurs milliers de personnes désemparées et stoppées par l'avancée allemande, s'entassèrent sur la grande place et dans les rues adjacentes, assistant au spectacle dévastateur des avions allemands, mitraillant et déversant une centaine de bombes faisant vingt tués et des centaines de blessés. C'est le lendemain vers midi que les troupes allemandes entrèrent dans la ville, alors que le dernier incendie s'éteignait.

Il est évident que Fruges, de part sa situation entre Thérouanne / Vieil-Hesdin et Boulogne / Arras eut beaucoup à souffir du passage dévastateur des troupes, mais cet emplacement connut quelques années plus tard un développement économique surprenant !