Histoire de la Commune de LONG LE CATELET
à travers l'histoire de FranceCette rubrique évoluera au fur et à mesure de mes recherches et permettra aux personnes qui veulent connaître l'histoire du village de LONG de trouver là tout ce que je sais sur cette commune... il me parait normal que chacun puisse avoir accès à l'histoire et puisse s'y intéresser... Commençons par le commencement... La constitution de la terre remonte à quelques 4,6 milliards d’années à partir d’un gigantesque nuage de gaz et de poussière ; à force de tourner autour du soleil ces grains de poussière se sont attirés et ont formé la terre en se soudant…
Cette terre primitive a subi un important bombardement par des météorites (bing bang) .
Les chocs répétés ont libéré beaucoup d’énergie sous forme de chaleur (plus de 2000 °C). Cette chaleur a fait fondre l’ensemble des constituants de la terre.
La terre a grossi peu à peu, ce qui a augmenté la pression à l’intérieur et provoqué la solidification du manteau et d’une partie du noyau. Durant les 100 premiers millions d’années de la vie de la terre une atmosphère primitive s’est formée.
Elle était très riche en vapeur d’eau, en dioxyde de carbone et dépourvue d’oxygène.
Il y a 4 milliards d’années, la température de l’atmosphère diminuait et devenait inférieure à 100° C, la surface de la terre se refroidissait… l’eau pouvait alors se condenser et quitter la phase gazeuse pour s’abattre sur le sol.
Pendant des millions d’années la température du sol était telle que l’eau tombée se vaporisait immédiatement,, remontait dans l’atmosphère en se refroidissant, se condensait à nouveau et retombait en pluie…
Puis la surface de la terre devint suffisamment froide, l’eau prit sa place sur la croûte terrestre pour former les mers et les océans… Il y a trois cents millions d’années se formait la « Pangée ».
C’est au début du jurassique que ce continent unique commença à se fractionner en deux grands continents, laissant s’installer également les mers et les océans… La terre allait changer ainsi pendant des millions d’années.
Notre terre prenait doucement la forme qu’on lui connaît aujourd’hui et notre région garda sa vallée et ses coteaux de craie (couches de coquillages calcaires de l’ancienne mer).
Echelle des temps géologiques...Ci-contre l’évolution de la terre ; au Trias, le continent unique qui formait notre planète se disloque et au Crétacé, les divers continents apparaissent distinctement... Aujourd’hui encore les plaques bougent de quelques centimètres par an.
Il est intéressant de voir l’énorme changement de notre globe terrestre au cours des dernières 245 000 000 d’années … mais peut-on imaginer ce que représente cette durée de temps ?!!!
Ci-dessus les grandes étapes de l’évolution de l’espèce humaineLa vie n’avait plus qu’à s’installer…Nous ne parlerons de l'évolution des espèces, mais nous nous arrêterons simplement à l’apparition de l’homme il y a quelque 500 000 ans. Les premiers hommes mirent près de 300 000 ans pour apprendre à travailler grossièrement la pierre; il fallut 100 000 ans supplémentaires pour que naisse l'idée de fixer des pierres pointues à l'extrémité d'un bâton; l'invention de la roue ne remonte qu'à 5 ou 6 000 ans. Nous qui vivons au siècle de toutes sortes d'inventions (aviation, télévision, ordinateur, téléphone etc... . il nous semble incroyable qu'à une certaine époque et avec une telle lenteur, des hommes se soient émerveillés de l'invention de la hache ou du moyen de faire du feu.
Le scientifique donne le nom d’homo habilis au premier homme qui s’est servi d’un outil…
Aux dires des scientifiques les premiers hommes sont remontés d’Afrique, berceau de l' humanité, ou de Chine pour aller vers le nord ; il semble même qu’ils aient pu aller en Angleterre à pied puisque la manche ne séparait pas encore notre territoire des îles Britanniques.
Il est donc fort probable que dès l’occupation de notre Pays par les premiers hommes, LONG et les marais ont été habités…
En effet des grattoirs de silex dont la forme et la taille situent leur fabrication au Paléolithique supérieur, peu après la dernière glaciation du Würm, ont été découverts sous la tourbe par monsieur Jean LOO dans les années 1970, ce qui tend à accréditer l’idée que des contemporains de Cro-Magnon ont bien habité ce même endroit il y a près de 40 000 ans.
A cette époque ces hommes étaient des chasseurs, des pêcheurs et des cueilleurs, ils étaient vêtus de peaux de bêtes.
Ils apprirent à tailler la pierre et se servirent, comme première arme, du coup de poing de silex taillé en forme d’amande.
Puis l’outillage se perfectionna lentement, l'homme préhistorique se sert des cornes ou des os des animaux qu'ils tuent pour manger et l’on voit apparaître des haches, burins, perçoirs, grattoirs, tranchets, harpons, hameçons etc…
Les hommes de cette époque aimaient se parer de coquillages, de bijoux d’os et d’ivoire. Ils se fardaient et se teignaient la peau. Ils savaient dessiner, sculpter, graver.
Ces hommes améliorèrent en même temps leurs conditions de vie ; la découverte du moyen de faire du feu leur permit de faire cuire et conserver la viande.
Le grand fleuve qui passait dans la vallée et occupait les deux kilomètres qui séparent les deux coteaux, l’un au Catelet, l’autre à Long, perdit de sa puissance et déposa toujours plus d’alluvions. Les feuilles des nombreuses forêts qui bordaient la rivière tombaient dans l’eau à l’automne et formaient peu à peu la « tourbe » qui allait changer la vie des hommes dès le moyen âge.
Ainsi naissait petit à petit le paysage que nous connaissons aujourd’hui. La rivière « Somme » coula donc plus doucement au milieu des marais. On peut donc tout à fait imaginer que des hommes aient pêché en se servant de nasses ou en faisant des barrages sur la rivière pour capturer le poisson.
L’homme passa de l’âge de pierre (Paléolithique : environ 50 000 ans à 5000 ans avant Jésus-Christ), à celui de la pierre polie (Néolithique : environ 5000 ans à 2000 ans avant Jésus-Christ).
Le climat est plus tempéré, les hommes de notre Région habitent des constructions lacustres ou des grottes.
Ils fabriquent des armes plus sophistiquées, ils apprivoisent les animaux, commencent à cultiver certaines plantes qui leur servent de nourriture. Ils façonnent même des poteries… Il y a 18 000 ans l’homme invente l’aiguille, ce qui va lui permettre de se confectionner des vêtements etc…puis il apprend à tisser.
Ils deviennent également des bâtisseurs et sont de plus en plus ingénieux. L’homme évolue jusqu’à croire aux « Esprits »…
Confection d’une aiguille dans un gros os de ruminantPuis vient l’âge des métaux (Temps protohistorique : environ 2000 ans avant Jésus-Christ). Nos ancêtres travaillent tour à tour le cuivre, puis le bronze et enfin le fer. La technique de la fusion de ces premiers métaux dans des fourneaux chauffés au bois à plus de 1000 degrés donnera le minerai qui sera coulé dans des moules pour créer des armes, des outils, des bijoux. Grâce au mélange du cuivre et de l’étain (dix pour un), on fabrique des armes en bronze beaucoup plus solides. A partir de ce moment, les inventions vont se multiplier et s’accélérer…
Confection d’un creuset d’argile pour couler le métal en fusion.
Des peuplades venus de l’Europe centrale s’installent dans notre vallée… les chevaux sont domestiqués et les fameux « Celtes » qui sont, semble-t-il, grands avec les cheveux blonds ou roux et qui ont le teint clair, choisissent de vivre chez nous .…
Ces populations auront bientôt une organisation sociale avec des regroupements en villages et en cités et obéiront à des chefs. De la période préhistorique, ces hommes nous conduisent vers notre histoire.
Cette période est passionnante et nous avons la chance d’avoir de grands hommes qui ont travaillé sur la préhistoire… le plus grand d’entre eux, Jacques Boucher de Crèvecoeur de Perthes plus connu sous le nom Boucher de Perthes(1788-1868). Il est considéré comme le fondateur de la préhistoire. Abbeville a d’ailleurs donné le nom de Boucher de Perthes à son musée.
Pour découvrir également toutes les richesses des différentes recherches sur cette période je vous conseille de visiter « Samara » près de la Chaussée Tirancourt, à quelques kilomètres d’Amiens, vous pourrez découvrir l’ingéniosité de ces hommes et la rapidité avec laquelle ils évoluent… grâce au Conseil Général de la Somme en particulier, ce lieu est un dictionnaire ouvert dans lequel on peut aller d’une période à une autre en découvrant l’évolution de notre espèce… vous verrez les différents habitats, les différentes évolutions à travers les âges et vous pourrez découvrir pendant la saison estivale ou les vacances scolaires la façon de travailler de nos ancêtres en direct… à voir absolument…
Oppidum de la Chaussée Tirancourt et SAMARAVous pouvez également découvrir les livres de Monsieur Roger AGACHE qui a fait des photos aériennes sur la Région et qui a découvert de nombreux sites archéologiques. Les sites de Cocquerel, L'Etoile, Bailleul ou Bettencourt Rivière sont très riches en vestiges (voir photos de M.AGACHE).
Mais revenons à LONG. Nous pouvons admettre facilement qu’une cité lacustre ait pu exister dans nos marais…Notre Région était habitée ; de nombreuses découvertes à LONG ou dans les villages avoisinants l’attestent. La rivière « Somme » ou plutôt « Samara » coule au milieu de notre vallée entre Le Catelet et Long et c’est un lieu idéal pour s’installer…
Ces hommes sont déjà de véritables agriculteurs et de parfaits artisans. Ils connaissent la manière de défricher les forêts et savent depuis longtemps cultiver la terre.
Ils se servent d’un araire pour creuser le sol ; (nous avons la chance d’en avoir une à la mairie, elle nous a été confiée par monsieur Emmanuel PETIT, un amoureux de la préhistoire). Cet outil sera bientôt remplacé par la charrue qui retourne mieux la terre. Ces hommes savaient également moissonner, battre le blé. Ils cultivent l’orge pour fabriquer de la bière. Ils élèvent des animaux domestiques, savent faire le fromage, l’hydromel…
Ces hommes étaient également de vrais bâtisseurs avec un savoir-faire déjà tout à fait exceptionnel.
Après avoir coupé le bois, ils taillaient les poutres nécessaires à la construction des maisons et assemblaient le tout avec des chevilles… c’était déjà du grand art.
Tous ensemble ils construisaient leurs maisons et bientôt le village prenait corps…
Construction d’une maison en bois, torchis et recouverte de chaume ou avec des roseaux… Au siècle dernier, Long avait encore des maisons recouvertes en chaume et nous connaissons encore des maisons en torchis… Malheureusement bien souvent lors de la restauration de nos maisons, le torchis laisse la place à d’autres matériaux… le torchis avait pourtant un pouvoir isolant non négligeable.
Beaucoup de métiers existent déjà à cette époque : le forgeron par exemple est un personnage important et son savoir-faire fascine; après avoir concassé des pierres brunes ou noirâtres et les avoir disposées entre les couches de charbon de bois, il allume le feu qui va permettre la fusion du fer. Il emprisonnera ce fer en fusion dans des creusets de terre pour en faire des outils, des armes, des bijoux.
D’autres métiers sont tout aussi importants, le charcutier, le tisserand, le tonnelier, le teinturier, la fileuse, l’ébéniste, le charron, le potier, etc…etc…
Les Gaulois construisaient leurs bateaux pour la pêche et allaient chasser le sanglier, le cerf ou d’autres gibiers. Cette tradition a perduré… et nous sommes toujours très attachés à ces pratiques ancestrales. La vie du village était codifiée et dirigée par un chef… tout ne se passait pas toujours bien, le Gaulois aimait les querelles et la guerre … son langage devait être le Celte…ses croyances étaient portées vers la nature, ils adoraient les sources, les rivières, le soleil, leurs Dieux étaient les compagnons de la vie quotidienne.Le sens de la famille est déjà très développé. Elle ne se limite pas au couple, elle groupe parents, enfants, grands-parents, cousins, frères et sœurs etc… plusieurs familles forment un clan. La femme tient un rôle important au sein de la famille, même si l’homme a droit de vie ou de mort sur sa femme et ses enfants.
Existait-il un druide à LONG ? Cueillait-il le gui avec sa faucille d’or ? On peut l'imaginer ; le prêtre ou druide était celui qui avait la connaissance et qui fabriquait les remèdes pour toutes sortes de maladie …les druides furent persécutés par les troupes romaines lors de l' invasion de la Gaule.. On dit que les Gaulois au Nouvel An criaient « Au gui l’An Neuf », alors… il est vrai qu’aujourd’hui pour certains d' entre nous la tradition d' offrir du gui à la nouvelle année existe toujours…Comme nous pouvons le voir, les Gaulois, nos ancêtres, nous ressemblaient beaucoup… et s’ils ne savaient pas écrire, ils étaient civilisés.
La vie dans notre région allait changer avec l’invasion de la gaule par Jules César en 58 avant Jésus-Christ. Les habitants allaient se mobiliser pour combattre l’envahisseur… c’est à cette époque que sont construits de nombreux oppidums (Liercourt, L’Etoile, La Chaussée Tirancourt etc… L’efficacité de la défense était accrue par le creusement de fossés qui fournissaient la terre des talus .Malheureusement les Romains après les avoir conquis vont s'y installer.
En 52 avant Jésus-Christ, c’est le soulèvement général de la Gaule avec à sa tête le plus célèbre des Gaulois, Vercingétorix… Il conduit une guerre sans merci aux Romains… il pratique la politique de la terre brûlée, empêchant ainsi les troupes romaines de se ravitailler… Il résiste à Gergovie, sa citadelle au cœur du pays des Arvernes, poussant César à abandonner le champ de bataille. Malgré cette victoire, les Gaulois doivent capituler quelque temps plus tard, après le siège d’Alésia (près de Dijon) par les Romains pendant deux mois. Vercingétorix se rend à César pour sauver ses guerriers, il sera emmené à Rome et décapité. Après l’écrasement des dernières révoltes en 50 avant Jésus-Christ, le bilan est lourd… un million de morts.
Les Romains, forts de leur victoire, allaient occuper notre pays pendant plus de cinq siècles. C’est l’époque gallo-romaine ; elle va changer radicalement notre Pays… Rome divise la gaule romaine en quatre provinces pour mieux la contrôler. Nous sommes dans la région « Belgique » et nous sommes des AMBIENS.
Pendant des années, le pays va changer, la construction de routes pavées, plus de 20 000 kilomètres, va permettre une meilleure communication entre les régions (d’où certainement la maxime : tous les chemins mènent à Rome). La naissance de villes va apporter une autre qualité de vie et le développement du commerce.Dans les campagnes, des villas gallo-romaines vont être construites un peu partout. ( Il en existerait une sur la route d’Ailly ).
Les Gaulois vont vivre une longue période de paix et s’habituer à l’occupation romaine, prenant même quelques-unes de leurs traditions. Vers l’an 27 on peut découvrir Amiens, que l’on nomme à l’époque « Samarobriva », capitale des Ambiani, avec son forum, son amphithéâtre, son aqueduc,ses thermes publics, ses maisons recouvertes de tuiles et ses grandes artères… Notre population a vraiment pris toute la richesse de l’Empire Romain et a amélioré ainsi considérablement sa qualité de vie. Samarobriva offre tout le confort à ses habitants… Le commerce est prospère, les enfants commencent à aller à l’école…
Nous sommes vraiment devenus des gallo-romains…nous parlons le latin ou presque… le néo-latin plus exactement, le latin des soldats, des commerçants qui deviendra peu à peu le roman du moyen-âge et deviendra le vieux français. Le Picard découle de ce dialecte. Nous allons même jusqu’à adorer les Dieux romains et « romaniser » les nôtres. La seule chose que nous gardons, ce sont nos moustaches tombantes, nos cheveux longs, nos saies (manteaux) et nos braies (pantalons)… la toge n’a pas la côte… peut-être est-ce dû à notre climat…
Mais à LONG, il n’est pas certain que la population faîte à cette époque de paysans, de pêcheurs et de chasseurs aient tous adopté les mœurs romaines… ils ont peut-être tout simplement cohabité avec les plus riches pour le commerce. Nous devons laisser aller notre imagination…
Il reste peu de vestiges de cette époque et nous pourrions croire que l’occupation de notre région a été peu importante… mais Jules César, dans les commentaires qu’il faisait concernant la guerre des Gaules, prouve le contraire… on apprend même que la Somme va devenir une sorte de frontière.
Une voie romaine reliait Samarobriva à Abbeville et passait peut-être par la rue de la poissonnerie. Cette voie reliait peut-être également les oppidums de L’Etoile et de Liercourt ?
Voici quelques écrits qui nous éclairent un peu sur l' occupation romaine dans notre village.1) Les neuf - détection par Roger Agache (1966) d' un grand enclos circulaire isolé (diathèque n°6724 Agache 1964 g.12 Agache et Bréart 1975 - 84)
2) Les onze - détection par Roger Agache (1974) d'un grand enclos circulaire double et irrégulier pas loin de l'enclos des neuf (diathèque n°6729-6734: Agache 1964 g 12 Agache et Bréart 1975 - 84)
3) Vallée Douillet (les combles, vallée du Wargnier, chemin de l'Etoile) détection par Roger Agache (1964) d' enclos circulaires, tâches, lignes, points, traces d' enclos ou de retranchement rectiligne (diathèque n°6725-6728; Agache 1974 a, 63; Agache et Bréart 1975, 84)
4) les dix-huit lors de la prospection A16 (G.Prilaux, 1994). Sur le plateau, à 60 cm de profondeur gisement de la Tène matérialisé par 49 structures (fossés rectilignes, trous de poteau et fosses). La prospection a permis de découvrir également de la céramique du haut Moyen-âge.
5) près du lieudit "dessous le bois" détection par Roger Agache (1975) de tâches et d'enclos irréguliers (diathèque n°6750; Agache et Bréart 1975 - 84)
(7 et
au lieudit "le rende Jacques" déjection par Roger Agache (1975) puis par la prospection A16 en 1991 (G.Prilaux et A; Bouvier, 1994) sur la plateau à 70 cm de profondeur découverte d' un habitat laténien matérialisé par des fossés rectilignes, des fosses et quelques trous de poteau. Découverte également de nombreux fragments de céramique non tournée et quelques éclats de matériel lithique. Ces prospections ont livré quelques indices gallo-romains ce qui pourrait confirmer la présence de constructions gallo-romaines détectées par photo aérienne. Ce site est dans le prolongement nord-ouest de (Agache et Bréart 1975, 84; Prilaux 1994; Bouvier 1994, 5-6; Bouvier 1995,153).
Prospections A16 (1991) sondage A16 (G.Prilaux, 1994) découverte sur le plateau à 70 cm de profondeur d' un habitat laténien matérialisé par 48 structures: fossés rectilignes, fosses et quelques trous de poteau. Ces recherches ont livré quelques indices gallo-romains (Prilaux 1994).
9) Prospection CIRAS (M et Y Duquef, 1987) découverte en fond de vallée de traces de fondations en craie sur environ 200 m sur 50 m et des morceaux de céramique gallo-romaine.
10) lieudit plaine d'Ailly lors de prospections de D.Boulanger (1994) découverte en rebord du plateau d' une petite villa gallo-romaine matérialisé par des tuiles, des moellons et des rognons de silex.
11) au sud du bois Flandre et près du n°10 ci-dessus détection par Roger Agache (1973) et prospection de D.Boulanger. Découverte d' une petite villa gallo-romaine orientée au sud-est matérialisée par des fondations de craie très apparentes (diathèque n°6742; Ben Redjeb 1995 a)
12) prospections de D.Boulanger. Découverte d'un écart gallo-romain matérialisé par une petite concentration de céramique (Ben Redjeb 1995 a)
13) les onze. Détection de Roger Agache (1964). Prospections de D.Boulanger (1988) découverte d'une petite villa gallo-romaine orientée au sud-est (diathèque n°6725, 6737-6741; Agache 1974 a, 63; Agache et Bréart 1975,84; Ben Redjeb 1995 a; Agache 1996)
Bibliographie: F Lefils.Géog.Hist et P des Communes de l' arrondissement d'Abbeville - 1868 P151
Au lieudit "le temple" traces de constructions... des vestiges de dallage ont été découverts par le soc d'une charrue.
Bibliographie: E.Delgove Notice sur Long et Longpré-les-Corps-Saints MSAP 17 1860 P425-426; Prarond 1867, 555)
Sur la crête du coteau (certainement le long du chemin d'Amiens) découverte d'une voie d'un kilomètre de long et large de 8 à 10 mètres. Elle se dirigeait d'est en ouest , en suivant la crête du coteau, en droite ligne sur le camp romain de L'Etoile. On la perdait en un lieu nommé la Trenquie, et qui effectivement est une tranchée bien conservée, qui faisait autrefois la séparation du Comté du Ponthieu et du Baillage d'Amiens
Bibliographie: A.Leduque, esquisse de topographie historique sur l'Ambianie (notre région), Amiens 1972 P79
B.SAINTES, stations préhistoriques: nouvelle découverte à Longpré-les-Corps-Saints, B.S.A.P, Tome XXXII, 1928 P474-479
E.PRAROND histoire de cinq villes et de trois cents villages, 4ème partie, Saint-Riquier , T1 P555 M.S.A.P, t11, 1839, P79 et T VI, 1843 P44
Dans le marais, sous le Directoire, découverte de haches en pierre,d'une épée gauloise, de deux coupes en belle poterie ornées de feuilles d' eau, d'un grand nombre de médailles et en 1803 une partie d'un magnifique groupe de bronze composé de lutteurs. Monsieur Morel de Camperville relate dans un article du bulletin de la Société d’émulation d’Abbeville (années 1834-1835 page 71) l’histoire de ces deux lutteurs… le combat d’Hercule et d’Antée.
Lors de l’hiver 1802-1803 monsieur Morel de Camperville fait l’acquisition d’une statuette de bronze trouvée à LONG sur les bords de la Somme qui représente un lutteur debout dans une attitude qui montre qu’il doit effectuer un geste qui demande beaucoup de force, malheureusement la statue n’a plus ses bras. Monsieur MOREL de Camperville montre cette statuette à monsieur TRAULLE qui lui en avait acheté une du même style et de même dimension, représentant également un athlète nu. Cette statuette avait été trouvée dans la vallée de la Somme, près de Cocquerel à une demi-lieue de LONG. Après avoir adroitement réuni ces deux pièces, leurs propriétaires ont pu convenir que l’ensemble devait représenter le combat d’Hercule, fils de Jupiter et d’Alémène, femme d’Amphytrion et d’Antée, fils de Neptune et de la Terre. Anté serré par Hercule tente de retrouver sa force en touchant sa mère. C’est pourquoi il est représenté avec une de ses mains dirigée vers la terre.. Mais il n’y arrive pas ; Hercule l’étouffe dans ses bras. L’attitude de ces lutteurs est remarquable et correspond exactement à la description du poète romain, Lucain, fait du combat d’Hercule et d’Antée.
Après plusieurs années de patience, Monsieur Morel de Camperville peut entrer en possession de la partie de ce groupe dont monsieur TRAULLE n’avait pas voulu se séparer. Il fait alors reconstituer l’ensemble. Par la suite, il le remet à son oncle, Monsieur Morel d’Arleu qui en fit don au Conservatoire du Musée Boucher de Perthes d’Abbeville en 1955.
Bibliographie: E.Delgove MSAP 2ème s 7 P426-427 -Vasselle p 461 n°52 MSEA 4 - 1838-1840 P279 E.Delgove MSAP, 17 1860 P426 - Prarond 1867,555; Van Doorselaer 1964, 266-267; Delamaire 1993,39)
Coteau (toujours le long du chemin d'Amiens, sur le coteau qui domine la rive droite de la Somme) : Vers 1850, découverte fortuite lors du défrichement d'une partie du bois, à proximité de la voie supposée romaine, d'une nécropole gallo-romaine et d'un vase contenant quantité de petites monnaies du Bas-Empire, contenant la sépulture d' enfants et renfermant des vases de terre rouge ornés d'arabesques; un squelette avec des fragments d' armure, une enseigne romaine c' està dire un chien en bronze long de 6 à 8 pouces posé sur un socle également en bronze et percée par le bas comme pour recevoir une hampe, ailleurs encore 4 squelettes enterrés à 4 pieds de profondeur, environ 1,30 m, d'une stature plus qu 'ordinaire, ayant entre les jambes et au-dessous des genoux un vase gallo-romain en terre ronde et sans anses. Non loin, il a également été trouvé un vase contenant de nombreuses petites monnaies du Bas-Empire.
Tous ces éléments nous démontrent sans aucune hésitation une occupation romaine.Mais a-t-on vu passer les Huns dans notre Région ? l’histoire nous dit que ce peuple barbare et féroce a passé le Rhin dans les années 450 et qu’ils détruisaient tout sur son passage… rappelons-nous de leur chef Attila et de la fameuse maxime « où Attila passe, rien ne repousse ». Rien ne peut nous apprendre si notre territoire a eu à souffrir de ses méfaits. Ce qui est certain c'est qu'au cinquième siècle de nombreux peuples envahisseurs passeront par notre région, les Vandales, les Ostrogoths, les Wisigoths etc... le Nord de la France a souvent été le passage obligé des envahisseurs...
Plus certainement, nous pouvons penser que certains guerriers de l'un de ces peuples qui franchissent le Rhin vers les années 400 s’arrêteront à LONG. Ce sont les Francs…ils sont armés d’une hache, appelée francisque, d’où leur nom. Les Francs occupent le Nord de la Gaule romaine et sont divisés en plusieurs groupes. Dans notre région et jusqu'à la mer Ce sont les Saliens. Clovis, l'un des leurs, est proclamé roi d’un petit royaume en 481. Il est seulement âgé de 15 ans. On dit de lui qu'il est courageux, vioent, brutal, mais également habile en politique. Il se marie avec une princesse chrétienne, Clotilde, nièce du roi des Burgondes, et se fait baptiser à Reims en 496. La religion chrétienne se propage à une grande vitesse et Clovis avec l’aide des Evêques, devient le roi de toute la Gaule.
Ce sera la dynastie des Mérovingiens (481 à 751)
Clovis et le vase de Soissons Clovis meurt en 511laissant à ces quatre fils le royaume qu'ils se partagent. Childebert hérite du royaume de l' ouest et l'agrandit avec la Normandie et la Picardie. En 561 il devient le roi du tout le royaume mais à sa mort ses quatre fils se partagent à nouveau le royaume. La rivière Somme devient la frontière entre l'Austrasie au nord et la Neustrie au sud.
Les derniers rois de la lignée de Clovis, appelés rois fainéants connaîtront tout au long de leurs règnes un grand danger pour leur royaume. Nous nous souvenons néanmoins du sympathique Roi Dogobert et de St Eloi, évêque de Soissons. La vie dans notre région est difficile, les pauvres sont nombreux et les Gaulois, Romains et Francs essaient de cohabiter.
Le royaume est en danger mais heureusement un maire du palais, Pépin d'Héristal, devient chef des trois provinces d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne en 680. Son fils illégitime Charles Marrtel prend sa succession en 714. Cest lui qui réunira une armée de cavaliers qui repoussera les Arabes à Poitiers en 732.
Une nouvelle dynastie voit le jour, celle des Carolingiens. Charles Martel gouvernera pendant 27 ans sans être jamais Roi. En 741 son fils Pépin le Bref prend sa succession et se fait sacrer roi par Saint Boniface en 751et fait emprisonner le dernier Mérovingien dans un monastère. Son fils,le personnage le plus important de cette lignée, Charles 1er le grand dit « Charlemagne » (748-814) lui succédera. Charlemagne, grand guerrier, a conquit l’Allemagne, l’Italie et une partie de l’Espagne… Le 25 décembre de l’an 800, le pape le couronne Empereur. Pendant son règne, il développera l’agriculture, instaurera un pouvoir judiciaire et comme nous le racontait notre livre d’histoire « inventera l’école »… disons plutôt qu’il fera en sorte que les écoles se développent dans tout l’empine
Charles II le chauve
Mais revenons à LONG… ce n’est qu’en 844 , sous le règne de Charles II le chauve (823-877) que l’on entend parler pour la première fois du nom de notre village: LONG. En effet en cette année 844, une charte donnée par Charles le chauve assure au monastère de Saint-Riquier la métairie de Langoratum, villam Langoratum. La Commune de Saint-Riquier ou plutôt Centule est à l'époque plus importante qu'Abbeville. L'abbaye a été fondée par Saint-Riquier qui après avoir été converti à la religion chrétienne et avoir évangélisé sa région et une partie de l'Angleterre, revient dans son pays pour créer cette Abbaye dans le village de Centule avant de mourir vers l'an 645. Quelques années plus tard dans une autre charte, il est question de LONGUM SUPERIOREM, c’est encore bien de LONG dont on parle.
Dans le livre de l’Abbé DELGOVE nous lisons qu’en 864 une guérison miraculeuse eut lieu en faveur d’un mendiant de LONG au tombeau de St Riquier (d’après les Bollandistes). Le village de LONG existait avant celui de Longpré qui n’était qu’un démembrement d’une annexe de LONG. Longpré ne comptait que quelques maisons construites autour de son église et de son cimetière ST Martin. Notre beau village, LONG, tire donc l’origine de son nom du latin LONC-LONGUM SUPERIUS- LUNGAM-LONGO-LONGUS
Monsieur Paul DANTEN dit Victor, ancien Maire du village de 1965 à 1983, me disait que sa famille remontait peut-être au temps des Vikings.
Drakkar qui a peut-être remonté la Somme et passé dans Long avec ses terribles guerriers Monsieur LOO dans son livre "Racines Picardes" nous dit que c'est dans la seconde moitié du IXème siècle que se produisirent la plupart des attaques normandes dans la vallée de la Somme: sur Grand Lavier en 845 puis en 861; il nous dit également que la commune de Saint Valéry est incendiée en 859 par un groupe de pirates qui remontent jusqu'à Amiens et que quelques éléments iront même jusqu'à Noyon. Le reste de ces hommes se replieront vers l'estuaire et seront délogés de Grand Lavier en 861. Ces Vikings viendront encore dans nos contrées en 881, 883 et 890. Lors de ses recherches ,Monsieur LOO comptabilisera 17 incursions de quelques mois près de chez nous dont 8 extrêmement isolés sur le terrain.
En novembre 885 ces Normands assiègent une nouvelle fois PARIS sans pouvoir y entrer...ils sont 40 000 montés sur 700 barques. Grâce au courage des Parisiens encouragés par leur évêque Gozlin et par le comte Eudes ( qui sera élu roi de Francie occidentale de 888 à 898) ces Vikings sont contraints d'abandonner Paris en novembre 886 et vont s'installer à l'embouchure de la Seine. Cette terre leur sera donnée, elle deviendra la Normandie...
Après ces temps quelque peu difficiles, la vie sociale de notre village se met en place. De nombreux villages existaient avant les seigneuries... avant le régime féodal qui voulait qu'il n'y ait pas de terre sans seigneur. Tout appartenait au seigneur, la terre comme les hommes qui la cultivaient.
An 1100 : Le Père IGNACE, dans son histoire ecclésiastique d’Abbeville et de l’archidiaconé du Ponthieu nous parle de plusieurs documents où il est question de LONG. Par exemple, dans un acte de fondation faites à l’église collégiale de St Vulfran, en 1121, par Jean 1er , comte du Ponthieu figure la dîme de LONG, décinam de Long. Puis en 1138, le fils de Jean 1er, Jean donne aux chanoines le droit de patronage sur l’église de LONG, ecclésiam de Longo (la coutume voulait que le droit de patronage appartienne à celui qui avait construit l’église). En 1205 , Guillaume III, comte de Ponthieu par un 3ème acte de fondation confirme et augmente les donations précédentes. Mais il faut savoir qu’à cette époque la seigneurie de LONG appartenait déjà à la maison de Fontaines. Plus exactement à Guillaume de Fontaines, chevalier, qui en 1119 était allié aux plus anciennes familles de Picardie. Son fils Aléaume de Fontaines , seigneur de Long et Longpé fut nommé mayeur d’Abbeville en 1185 (notons qu’Abbeville s’est dôté d’une charte l’année précédente par Jean, deuxième du nom, comte de Ponthieu) . Il était, dit le père Ignace, d’un port majestueux, adroit aux armes et d’une grande piété.
Le roi Philippe Auguste qui avait une grande estime pour lui le désigna pour être l’un des principaux chefs de l’armée française destinée à faire partie d’une nouvelle croisade contre les sarrasins. Sa femme Laurette, fille du seigneur et Comte Bernard de Saint Valéry, faisait preuve de beaucoup de charité et elle apprit la médecine pour mieux soulager et secourir les pauvres. Elle fait construire à Longpré une église en l’honneur de Notre Dame en 1190 .
Aléaume de Fontaines repartit pour une 3ème croisade sous la conduite de Jean de Ponthieu, deuxième du nom, qui périt avec la plupart de ses barons sous les murs de St Jean d’Acre en 1191. Il continua à se battre avec les chevaliers laissés en Orient par Philippe Auguste. Il fut même l’un des chefs à qui le roi confia, à son départ, la conduite de l’armée française . Le 10 avril 1204 il était à la prise de Constantinople. Aléaume de Fontaines mourut en 1205 sur une plage lointaine, victime de la peste. Son corps resta donc en terre sainte. Son aumônier Wibert rapporta des Saintes Reliques qui sont toujours dans l’église de Longpré-les-Corps-Saints. Richard de Gerberoy, évêque d’Amiens les dit authentiques le 4 août 1205. On peut aujourd'hui voir la statue d’Aléaume dans l'église de Longpré-les-Corps-Saints.
Cette même année 1205, quelques morceaux de ces reliques furent donnés à Guillaume III , comte du Ponthieu et de Montreuil,, et mis à l’église de Saint Vulfran à Abbeville.
Au début du 13 ème siècle LONG qui portait le nom de ville possédait un château fortifié et un hôpital situé près de la rivière du moulin et c’est certainement à cette époque que le village a vu sa principale mutation pour voir ses maisons se construire sur le coteau, ce qui donne le village que l’on connaît aujourd’hui.
Il existait déjà à LONG une église. Le père Ignace, dans l’histoire ecclésiastique d’Abbeville et de l’archidiaconé du Ponthieu, nous donne connaissance de plusieurs documents dont il est question de LONG. Dans un acte de fondation fait à Saint Vulfran d’Abbeville en 1138 Jehan compte de Ponthieu donne aux chanoines le droit de patronage sur l’église de LONG . Un deuxième acte émanant de Guillaume III, aussi comte de PONTHIEU daté de 1205 confirme le premier et renouvelle en particulier le droit de patronage sur les églises d’Epagnette, de Fontaine et de LONG.
Si la date de la première des chartes accordées à LONG ne peut être fixée avec certitude, on peut, sans risque de se tromper, la situer au temps d’Hugues de Fontaine.Il se signale à Bouvines (commune du Nord sur la Marcq) en faisant prisonnier Simon, comte du Ponthieu. Philippe Auguste, soutenu par des contingents des communes y vaincut jean de Santerre, les seigneurs de Hollande et de Lorraine ainsi que l’empereur Otton IV (Allemagne) et ses alliés le 27 juillet 1214 (25000 soldats français contre plus de 40000 combattants du côté de Jean de Santerre). Philippe Auguste (Capétien) emporte là une fabuleuse victoire qui lui donne la prédominance sur tous les souverains d’Europe. Cette victoire entraîne contre Jean de Santerre une révolte des barons et de l’église d’Angleterre qui l’oblige à accepter la grande charte (1215), base des libertés anglaises.
Dès lors grâce à la nouvelle charte, les habitants du village se dotent d’un rudiment d’organisation communale et désignent leurs échevins. La commune est née... et la première chose à remarquer à LONG, c’est qu’il n’y avait pas de « serfs », ce qui était très rare au Moyen-âge. Non seulement le mot « serf » est inexistant dans tous les documents de l’époque mais les diverses charges qui pourraient déceler un homme privé de liberté morale ou personnelle ne s’y voient nulle part (explique Jean Loo dans son livre). Si ces libertés subirent quelques fluctuations lors de la guerre de cent ans, elles furent entièrement rétablies à la fin du XIVème et nos ancêtres n’éprouvèrent pas le besoin, l’histoire le prouve, de changer d’air et d’aller s’établir ailleurs .
Au début du 13 ème siècle LONG portait donc le nom de ville et possédait un château fortifié et un hôpital situé près de la rivière du moulin qui ne devait pas excéder 6 pieds de large (actuellement ruedu 8 Mai). Une donation de 40 sous faite par Eremburge de Cataigne avec le consentement de son époux Henri de Vincheneuil en 1235 à l’hôpital de LONG en atteste (manuscrit de l’hôtel Dieu de Saint Riquier) ; il existerait dans le bois de Long une fosse appelée « fosse Marie Vincheneux".
.En 1233 à la mort d’Hugues de Fontaine qui fut inhumé à côté de sa femme dans le caveau de l’église de Longpré. Aléaume de Fontaine hérite de la seigneurie de Long, Longpré, Neuville au Bois, Tristrat et autres lieux . Une autre église succède à celle du 12 ème siècle construite par le chanoine Eustache de Fontaine, devenu seigneur de LONG à la suite du décès sans postérité de son frère Jehan de Fontaine .
Avant 1274 à la mort d’Aléaume II de Fontaines, c’est l’Aîné WITASSE seigneur de LONG , Longpré et autres lieux qui succède à son père. En 1286 il déclara par lettre scellée de son sceau : que ceux d’Amiens, ses bons voisins, ne doivent aucun travers à Long, ainsi en sont francs pour toutes sortes de marchandises. Deux ans après il vendit à Edouard 1 er, roi d’Angleterre, et à Aliénor sa femme, qui avait eu en dote sa terre du Titre pour 1125 livres. En 1291,il fit don aux habitants de Longpré de 2 journaux de terre au lieudit les Castiaux. En 1292, Witasse de Fontaines fit la reconnaissance du droit qu’avait le chapitre de prélever certaines redevances dans le moulin de Longpré pour l’acquit des obits de ses prédécesseurs. La seigneurie de Long et Longpré passa dans les mains de Jean de Fontaines fils cadet (Witasse était chantree). Jean épousa Jeanne de Rouergue et il mourut sans enfant en 1301.
En 1301 Witasse ou Eustache devint ainsi malgré lui seigneur de Long et Longpré. Le chapitre d’Amiens le nomma arbitre dans leurs différents communs avec messieurs de la ville alors pendant à la cour du parlement. Il est qualifié dans cet acte : de noble et puissant et discret messire Eustache ; sire de Long, préchantre d’Amiens. On trouve encore sa signature dans le même cartulaire, en l’année 1300, sous la rubrique du 17 décembre . En 1301, il maria sa sœur aînée à messire Jehan de Crésecques, Conseiller et chambellan du roi, et laissa aux deux époux le soin de choisir le vocable sous lequel serait dédiée l’église de LONG qu’il venait de faire construire. Ayant le même prénom, Jehan de Crésecques plaçait tout naturellement la nouvelle église sous le patronage de SAINT JEAN BAPTISTE qui est resté bien évidemment le saint patron du village. Sur le mur extérieur de cet édifice on voyait notamment trois écussons qui caractérisaient la maison de Fontaines.
Entièrement bâtie en pierre du pays, elle se composait d’une nef de 21 m et était large de 11,70m, d’un chœur terminé en demi-cercle soutenu par des piliers très simples adhérents à la muraille. Plus tard on agrandit la nef en lui adjoignant un bas-côté, sur le côté Nord . Devenue bien trop petite pour la population du village, cette église était au XIXème siècle dans un grand état de vétusté. A l’exception du clocher, elle fut démolie au printemps 1844 mais nous découvrirons cela en son temps....
Le chanoine Eustache de Fontaines mourut le 23 juillet 1318, à un âge très avancé, laissant la seigneurie de LONG et Longpré à Jean de Cresecques époux de sa sœur ainée Jeanne de Fontaines. C’est par lui qui se TERMINA LA BRANCHE AINE DE FONTAINES.
Jean de Crecques eut deux fils Vitasse et Willaume. Vitasse de Cresecques succède à son père vers 1340. Deux ans après il échangea un demi-journal de terre contre deux journaux que son oncle Vitasse de Fontaines avait donnés aux habitants de longpré en1292 pour le même usage.
Vitasse de Cresecques fut témoin des graves événements qui troublèrent en son temps le silence des rives de la Somme, lorsque Edouard III, roi d’Angleterre, après avoir ravagé la Normandie, le Beauvaisis et l'Amiénois, vint y promener sur son passage la dévastation et la ruine. Repoussé au pont de Long bien garni et défendu dont il avait voulu tenter l’attaque , trompé également dans ses efforts sur ceux de Pont-Rémi, de l’Etoile et de Picquigny, le roi anglais ne quitta les bords de la Somme qu’après avoir réchauffé sa colère par l’incendie des villages de Longpré et Fontaines, pour aller, après avoir passé le 24 août 1346 au gué de Blanche Tache, révélé par Robin Agace, de là attendre l’armée française dans la fatale bataille de Crécy le samedi 26 août 1346. (chroniques de Froissart, livre 1, partie 1 chapitre 276).
Vitasse, seigneur de Long, mourut vers 1350. Son fils, Jean de Cresecques hérita, mais mourut trois ans plus tard sans postérité. Son neveu Robert de Cresecques hérita la seigneurie et la vit presque aussitôt ravagée par la guerre.
A suivre ...